C’est l’automne et on en rêve encore. On revoit Julian Alaphilippe en jaune, on re-regarde le dernier kilomètre de ses victoires d’étapes, on se rappelle son panache pour rester au contact des leaders dans les cols hors catégories. Le lendemain, c’est à Thibaut Pinot qu’on pense. Son nouveau rôle assumé de Grand favori du Tour, son caractère de leader, ses prises de risques, le Tourmalet, puis L’Iseran. En somme, on n’est pas totalement remis de cet incroyable Tour de France 2019. Et pourtant… Alors que cette même saison 2019 s’achève à peine, il est déjà l’heure (pour notre plus grand bonheur) de se tourner vers la Grande Boucle 2020. Parce que Le Tour, ça commence bien avant le mois de juillet.
Un rendez-vous incontournable de l’automne
Comme le veut la tradition, Amaury Sport Organisation a révélé le parcours de la 107ème Grande Boucle la semaine dernière à Paris, en plein mois d’octobre. Cette année, le rendez-vous était pris le 15. Comme chaque année, la présentation du Tour est l’occasion de réunir tous les protagonistes (passés et futurs) de l’épreuve au premier rang du Palais des Congrès. C’est un peu comme si on présentait aux coureurs le programme de leurs prochaines vacances d’été sur écran géant avec nul autre que Christian Prudhomme pour leur dérouler les 21 plats du menu.
Tous les ans, la production nous offre de gros plans sur la mine impassible des stars du peloton. Juste remis de la saison qui se termine. On imagine ce qu’il doit se passer dans leur tête à l’annonce de ces étapes toujours plus escarpées proposées par les équipes de Thierry Gouvenou, Directeur Technique du Tour.
Les coureurs s’y voient déjà
Globalement et même si le parcours a chaque année de quoi effrayer les plus aguerris, l’ambiance est au beau fixe. Les coureurs ressentent déjà l’excitation de cette grande fête à venir. Devant les médias du monde entier (dont on a l’impression qu’ils arrivent directement de la dernière arrivée sur les Champs Elysées) ils livrent leurs premières impressions à chaud. Tout en sachant que la route vers juillet est encore trop longue pour faire des pronostics vraiment fiables.
Un secret bien gardé
A quelques minutes de la présentation, dans un hall du Palais des Congrès bondé, les rumeurs et informations plus ou moins vérifiées sur le parcours qui s’apprête à être dévoilé vont toujours bon train. Chacun y va de sa petite information : une ville, un col, une route qui serait susceptible de voir passer le Tour au mois de juillet prochain.
Mais souvent, lorsque Christian Prudhomme annonce « Le parcours officiel du Tour de France », nombre de pronostics sont déjoués. C’est ça la magie de la présentation du Tour. Beaucoup de gens en parlent mais peu de gens savent à l’avance.
Il y a toujours des surprises
Les bureaux d’Amaury Sport Organisation restent muets jusqu’au Jour J. Chaque année, de belles surprises inattendues ne manquent pas d’offrir tout le suspens que l’on attend. On se rappelle notamment qu’en 2019, le final de la troisième étape à Epernay ou encore les derniers kilomètres en arrivant à Saint-Etienne avaient déjà fait couler un peu d’encre. Avant d’en faire couler encore davantage lorsque ces deux étapes avaient offert les dénouements que l’on connaît.
Le Grand Départ à l’apéritif
Parce que c’est finalement une belle façon de tenir les fans du Tour en haleine. Chaque année, l’organisateur nous offre un beau teasing en nous dévoilant la ville hôte du Grand Départ et, au gré des envies, les parcours des premières étapes.
En 2018, nous apprenions qu’après 1981, les coureurs du Tour se retrouveraient à Nice en 2020 pour prendre part à la 107ème édition de la Grande Boucle. Rapidement on découvrait que dès les deux premières étapes, la montage serait au rendez-vous.
Montagne en entrée
Pas manqué, la deuxième étape empruntera déjà trois cols de renoms. Cols qui servent chaque année à nous offrir le dénouement de Paris-Nice. En plus de pouvoir peut-être nous proposer un début de Tour tonitruant, cette même étape sera quelques jours plus tard le terrain de jeu de nos 4 amateurs de la Team ŠKODA Route saison 5 (et des quelques autres 15 996 cyclistes de l’Étape du Tour).
Ce grand départ montagneux ne sera que l’échauffement d’un weekend sans répit où les coureurs fileront vers les Hautes Alpes et la montée mythique vers Orcières Merlette.
Le lendemain, le peloton tracera plein ouest en longeant les contreforts des Cévennes et ses routes usantes, terrain de jeu favoris des baroudeurs.
Pyrén’Express
Cette année le Tour ne s’attardera pas dans les Pyrénées qui seront traversées en deux étapes et 5 cols répertoriés. Suffisant pour démarrer (ou poursuivre) la bataille pour le général ?
Un parcours sportif, avant tout
Après cette escapade pyrénéenne, les coureurs remonteront vers la Charente Maritime. Ce sera l’occasion de nous offrir deux étapes « carte postale » sur les Îles de Ré et d’Oléron.
Deux étapes plates parmi les 5 identifiées dans ce parcours, qui a délibérément été tracé pour le sport et le spectacle. Plus que pour la diversité des paysages traversés. Un choix sportif (et télévisuel peut-être ?) qui privera le Nord et ses routes plates de Tour de France cette année.
Ce choix sportif poussera également les prétendants au Maillot Vert ŠKODA à ne pas attendre les arrivées au sprint. Elles risquent d’être trop peu nombreuses pour se départager la tunique. Les sprints intermédiaires joueront donc toute leur importance. Il faudra être capable d’y performer même quand ces derniers seront juchés entre deux cols. Notre petit doigt nous dit que certains sprinters pourraient bien travailler un peu leur coup de pédale en montagne cette année…
Beaucoup des nouveautés dans la seconde partie
Les dix derniers jours seront consacrés au Massif Central, aux Alpes et surtout à la nouveauté.
L’étape 13 entre Châtel-Guyon et Puy Mary sera à ne pas manquer. Avec plus de 4000 mètres de dénivelé positif et presque « pas un mètre de plat », des surprises pourraient nous être réservées. Le lendemain, les coureurs ne prendront pas l’itinéraire le plus court pour rejoindre Lyon depuis Clermont-Ferrand. Dans un final « à la Milan San Remo », le Tour aura sa traditionnelle journée aux airs de Classique. Le 12 juillet, au départ de la Capitale des Lumières, un terrible enchaînement de trois cols peu connus dans l’histoire du Tour pourrait bien écrire celle de cette 107ème édition. Des pourcentages vertigineux nous mettront dans l’ambiance des Alpes avant même d’y être.
Les Alpes seront de nouveau celles qui nous permettront d’y voir plus clair sur les prétendants à la victoire finale. Elles seront traversées par trois belles étapes qui compteront 10 ascensions répertoriées dont une ascension inédite. Et pour cause, le Col de la Lauze qui sera le juge de paix de la 17ème étape n’est goudronné que depuis l’an passé. Cette route jugée trop irrégulière dans ses pourcentages de pente pour être ouverte à la circulation ouvrira, à coup sur, le champ des possibles aux plus téméraires.
Une dernière étape alpestre sera l’occasion de revenir sur l’ultime étape avortée du Tour de France 2019. Avec le majestueux Cormet de Roselend qui rendra nostalgique les membres de la Team ŠKODA 2019. Surtout attendue pour son paysage, cette étape pourrait bien faire des dégâts si certains décident de ne pas prendre le temps de le regarder.
Petit par la taille, grand par l’enjeu
C’est comme cela que l’on pourrait définir l’unique chrono de ce Tour 2020. Celui qui sera le juge de paix de cette édition et qui sera un mix entre contre-la-montre traditionnel et course de côte. Les derniers kilomètres mèneront les coureurs au sommet (goudronné cette année) de la Planche-des-Belles-Filles. 36km qui pourraient-être plus déterminants que les 3651 km passés. Car n’oublions pas que : « Quel que soit le parcours, seuls les coureurs peuvent décider de ce qu’ils en font. ».
On ne sait pas ce que vous pensez de parcours. Mais nous, depuis mardi dernier, on a déjà commencé à compter les jours : à dans 254 jours.