Le Tour de France 2019 se tiendra du 6 au 28 juillet 2019. Si chaque année Le Tour réveille notre passion, cette année un parcours inédit pourrait nous réserver des scénarios de course inattendus, pour notre plus grand bonheur. Aujourd’hui, on vous dit tout (ou presque) de ce qu’il faut savoir sur une 106ème édition de la Grande Boucle plus ouverte que jamais !
La route du Tour
Bruxelles et Eddy Merckx à l’honneur
Pour le centenaire du Maillot Jaune, Bruxelles accueillera le Grand Départ. Comme un hommage de toute la Belgique à son champion, celui qui a passé plus de 100 jours avec la tunique jaune et qui l’a ramenée cinq fois à Paris sera tout naturellement la star de ce Grand Départ.
Les coureurs resteront en terre sainte du vélo pour les deux premières étapes. Ils y disputeront notamment un contre-la-montre par équipe qui aura la particularité de se tenir lors de la deuxième étape et non de la première comme à l’accoutumée lorsqu’un effort chronométré inaugure la Grande Boucle. 27 kilomètres d’effort intense qui, comme on le sait, ne suffiront pas pour gagner mais qui pourront en revanche sérieusement réduire les ambitions de certains leaders en cas de défaillance collective.
“Parce que le Tour de France, c’est aussi le Tour de la France”
En 2019, quelques villes étapes renoueront avec Le Tour à l’image de Toulouse (qui n’avait pas accueillie Le Tour depuis 11 ans) ou encore de la célèbre station de Val Thorens qui n’avait pas vu passer la Grande Boucle depuis 1994.
Du côté des nouveautés, Le Tour de France empruntera pour la première fois de son histoire le mythique Pont du Gard. Sous le ciel bleu du mois de juillet, il y aura un air indiscutable de carte postale !
Vallonné : qualificatif de ce Tour 2019
Le Tour 2019 sera particulièrement vallonné avec très peu d’étapes de transitions. Et pour cause, l’organisateur a décidé de tendre des pièges aux coureurs sur presque toutes les étapes. Grâce à des difficultés parfois peu connues, le sens et le dénouement de certaines étapes pourraient ne pas être celui que l’on s’attend. Il faudra notamment être devant son poste de télévision pour ne pas manquer le final aux airs de classiques de l’étape 3 entre Binche et Épernay, la nouvelle arrivée inédite de l’étape 6 en haut de la Planche des Belles Filles et son passage à 24% ou encore l’étape 10 qui sera plus qu’accidentée et qui pourrait voir un baroudeur réaliser un grand coup avant d’attaquer les Pyrénées.
Au-delà de ces petits pièges, nous observerons une surreprésentation de cols de 2ème catégorie, tous répartis équitablement entre les différents massifs (entre six et huit chacun). Des Vosges au Massif Central en passant par les Pyrénées puis les Alpes, peu nombreuses seront les régions traversées qui offriront un moment de répit aux coureurs.
Des coureurs qui devront également composer avec des ascensions et des arrivées à plus de 2000m d’altitude (jusqu’à 2.770m). Thierry Gouvenou, directeur sportif du Tour de France, souligne : “Cette accumulation d’efforts au-delà de 2000 m aura un vrai rôle sur la course. Il y a une barrière psychologique et physiologique à 2000 m, on commence à manquer d’oxygène et le muscle toxine plus, les coureurs ne sont pas habitués à ce type d’efforts…”. Les coureurs n’ayant pas fait de stages de préparation en altitude pourraient bien regretter ce choix.
Les cols mythiques de cette édition
La signature de la Grande Boucle, ce sont bien évidemment ses cols mythiques. Cette 106ème édition nous offrira 7 véritables et certifiées étapes de montagne et 5 arrivées en altitude (La Planche des Belles Filles, le Tourmalet, Foix Prat d’Albis, Tignes, Val Thorens). L’Iseran, rarement emprunté par Le Tour (il s’agira seulement du huitième passage dans l’histoire du Tour), sera la star des cols Hors Catégories et devrait nous offrir coups d’éclats et défaillances, notamment aux abords de son sommet situé à plus de 2700m d’altitude.
Un final de haut vol
Indéniablement, tout risque de se jouer en dernière semaine avec en guise de dessert, trois étapes reines. L’enchaînement Saint-Jean-de-Maurienne-Tignes par le col de l’Iseran lors de l’antépénultième étape et Albertville-Val Thorens à la veille de l’arrivée sur les Champs-Elysées devrait nous tenir en haleine jusqu’à la fin de ce Tour 2019.
Un Tour de France plus ouvert que jamais
Les favoris au tapis !
Le moins que l’on puisse dire c’est que le scénario d’avant tour n’est pas celui que nous avions imaginé. S’il y a quelque semaines la seule véritable question que l’on se posait était de savoir qui de Chris Froome ou de Geraint Thomas allait l’emporter, la donne d’aujourd’hui n’est plus vraiment la même.
Victime d’une lourde chute sur le Critérium du Dauphiné, Chris Froome ne pourra prendre le départ de la Grande Boucle et devra repousser, encore, sa course à un cinquième sacre. Si la voie semblait alors royale pour Geraint Thomas, il a malheureusement lui aussi joué de malchance en chutant lors de la première étape du Tour de Suisse. Si le vainqueur sortant sera bien au départ du Tour, il arrivera néanmoins empli de doutes, privé d’un Tour de Suisse capitale dans la dernière ligne droite vers le Tour.
Justement sacré en Suisse, celui qui devait être un équipier de luxe pour les deux cadors de la “nouvelle” équipe INEOS a montré qu’il avait l’étoffe d’un leader. Remportant sa deuxième course à étapes WorldTour de la saison après Paris-Nice, Egan Bernal pourrait bien être propulsé au rang de grandissime favori pour ce Tour.
La liste des prétendants hors course avant le départ ne se réduit pas à l’effectif britannique de “l’ancienne” Team SKY.
En effet, Tom Dumoulin après son abandon sur le Giro avait évoqué l’idée du Tour de France avant de finalement décliner sa participation suite aux séquelles encore présentes de sa chute en Italie. Le Slovène Roglic, passé tout près d’une première victoire au général sur le Giro a confirmé qu’il ne serait pas “remis” pour être à Bruxelles le 6 juillet.
Heureusement, d’autres coureurs de renoms et de talent seront bien au départ de cette Grande Boucle et la bataille pour la victoire finale sera, à n’en pas douter, de haut vol.
En premier lieu nous pensons bien évidemment au colombien Nairo Quintana qui a lui vécu une préparation sans encombre. Le grimpeur sud-américain pourrait bien profiter de l’absence de ses rivaux de toujours pour affirmer son talent et grimper, enfin, sur la plus haute marche du podium à Paris.
Nous retrouverons aussi Vincenzo Nibali, l’engagé de “dernière minute”. Le requin de Messine a confirmé qu’il serait bien au départ du Tour 2019 sans pour autant préciser ses ambitions. S’il confie avoir dépensé beaucoup (trop ?) d’énergie au Giro pour jouer le général, on n’imagine mal l’ancien vainqueur du Tour s’attarder dans les seconds rôles pour des victoires d’étapes.
L’irlandais Dan Martin pourrait lui aussi se servir de ses talents d’attaquant pour enfin signer un gros résultat au général. Celui que l’on voit souvent mettre le feu au poudre dans les derniers kilomètres des étapes de montagne pourrait cette année trouver plus de réussite une fois le train de l’équipe britannique garé.
Enfin, le danois Jakob Fuglsang, récent vainqueur du Dauphiné et auteur d’une incroyable saison 2019 sera l’homme à suivre. Il se dit en pleine confiance et c’est bien cela qui pourrait être déterminant pour aller chercher la gagne cette année.
Dans les habitués de la Grande Boucle qui pourraient jouer les premiers rôles, nous retrouverons aussi : Rohann Denis, le rouleur auteur d’un très beau Tour de Suisse, Rigoberto Uran, déjà sur le podium de la Grande Boucle en 2017, Richie Porte ou encore Adam Yates qui devra néanmoins gagner en régularité pour espérer l’emporter.
Et nos français alors ?
Cette année sera celle du grand retour de Thibaut Pinot sur la Grande Boucle. Celui qui n’a pas pris le départ du Tour ces deux dernières années revient avec l’ambition d’un podium et une confiance plus importante que jamais. Il affirme avoir eu un “déclic” en remportant le Tour de Lombardie en 2018 et sera certainement le français le plus suivi du mois de juillet.
Cette attraction médiatique autour du coureur de la Groupama – FDJ pourrait laisser une respiration à Romain Bardet qui cette année encore peut nourrir de belles ambitions. Il fera à coup sûr parler son expérience, lui l’habitué des podiums sur les Champs.
Enfin, nous espérons retrouver Julian Alaphilippe dans une forme aussi étincelante que l’année passée. Avec deux victoires d’étapes et un maillot à pois sur les épaules à Paris, il sera difficile de faire mieux qu’en 2018. Mais avec ce que nous a montré Julian cette année : pourquoi ne pas y croire ?
Qui pour succéder à Sagan dans la course au Maillot Vert ŠKODA ?
La réponse la plus simple ne serait-elle pas la plus envisageable : lui-même ?
Il est vrai que la saison de Peter Sagan est en dents de scie. S’il a moins gagné cette année que les années précédentes, il a tout de même montré qu’il n’était pas à envoyer aux oubliettes. Vainqueur sur le Tour de Californie, il a confirmé sa forme la semaine dernière en remportant une étape et le classement par points du Tour de Suisse. De quoi laisser présager un pic de forme pour le mois de juillet.
Au rang des sprinters en forme, nous retrouverons Elia Viviani qui malgré un Giro décevant n’a pas baissé les bras et revient en forme. Lui aussi vainqueur en Suisse, il s’alignera au départ de la Grande Boucle avec un esprit certain de revanche sur le Tour d’Italie où il n’avait pas trouvé la réussite.
Le néerlandais Dylan Groenewegen sera lui aussi un sérieux prétendant (si ce n’est le plus sérieux) à la victoire lors des étapes de purs sprinters. Lui qui doit rêver d’un nouveau succès sur les Champs devra cependant faire face à de nombreuses épreuves montagneuses pour avoir l’occasion de tenter sa chance.
Il faudra garder un oeil sur Michael Matthews, Caleb Ewan ou encore Sonny Colbrelli qui auront certainement à coeur de marquer de leur empreinte cette Grande Boucle avec une victoire qui pourraient suffire à satisfaire une saison.
Enfin, nous continuerons d’espérer que celui qui a déjà levé trente fois les bras sur Le Tour et qui pourrait bien cette année y mettre ses roues pour la dernière fois signe une ultime victoire d’étape de prestige : la bad boy du peloton, Mark Cavendish.
Probablement ici sur son dernier Tour, Mark Cavendish a de nombreuses fois porté la tunique verte ŠKODA
Parcours innovant et concurrence ouverte sur tous les tableaux Le Tour 2019 sera cette année encore la plus belle animation du mois de juillet. Alors on enfile son maillot et sa casquette ŠKODA et on se prépare au grand spectacle !