De nombreuses études ont démontré les avantages du vélo pour la qualité de vie en ville, et 13 grandes villes européennes ont donc décidé de créer le projet Civitas Handshake pour convaincre plus de gens de prendre leur vélo. Utopie ou pragmatisme ? Nous avons étudié les actions déjà mises en œuvre dans le cadre du programme.
Le projet Handshake
Les avantages du vélo sont indéniables. Quand plus de personnes prennent leur vélo, les villes deviennent plus dynamiques et les embouteillages se résorbent.
Avec le projet Handshake, plusieurs grandes villes d’Europe veulent :
- Créer de nouvelles infrastructures cyclables.
- Donner une représentation plus avancée aux associations de cyclistes.
- Elargir les systèmes de vélos partagés.
- Construire des infrastructures de stationnement modernes.
- Améliorer globalement l’environnement pour les cyclistes.
Parmi les villes participantes, on ne sera pas surpris de retrouver Copenhague, Amsterdam ou Munich. Mais d’autres comme Cadix, Manchester ou Cracovie font plutôt figure de nouvelles entrantes parmi les villes cyclables. Dublin, Bordeaux, Bruges, Turin, Rome, Riga et Helsinki complètent a liste des 13 métropoles.
Une réunion à Amsterdam
Lancé officiellement à Copenhague en 2018, le projet doit s’achever en février 2022. En avril dernier, des représentants des villes participantes se sont réunis à Amsterdam. Cela afin de découvrir comment le réseau local de pistes cyclables avait été développé, et pourquoi Amsterdam était l’une des villes cyclables les plus sûres au monde.
Les villes doivent s’inspirer les unes des autres pour découvrir de nouvelles solutions et améliorations. Ninna Hedeager Olsen, la responsable des affaires techniques et de l’environnement de Copenhague, a affirmé que même dans sa ville, les choses pouvaient encore s’améliorer. « Si Copenhague veut devenir la meilleure ville cyclable au monde, nous devons rester à la pointe pour ne pas nous laisser distancer. Copenhague possède de très bonnes infrastructures cyclables, mais du point de vue du stationnement ou du traitement des vélos abandonnés, Amsterdam a 10 à 15 années d’avance sur nous. Nous devons nous inspirer de leurs bonnes pratiques », a affirmé Mme Hedeager.
Un plan optimiste
Dès l’année prochaine, des solutions concrètes seront déployées dans les villes participantes, inspirées par le savoir-faire acquis dans les plus grandes villes cyclables du monde. En trois ans seulement, nous devrions voir toutes les villes participantes montrer leurs nouveaux super-pouvoirs cyclables. Le plan prévoit que des dizaines de milliers de nouveaux cyclistes prendront la rue, et que les accidents impliquant des vélos baisseront de 37,5 %. Le processus devrait permettre de réduire les embouteillages. Les nouvelles infrastructures prévues visent aussi à raccorder des pistes cyclables existantes mais aujourd’hui disjointes, pour que les gens n’aient plus de raison de ne pas prendre leur vélo.
Des « maires du vélo »
Plusieurs villes envisagent de choisir un « maire du vélo », c’est-à-dire un expert en matière d’infrastructures cyclables. On peut citer l’exemple de Chris Boardman, nommé Commissaire au vélo pour le Grand Manchester en 2017, et qui avait été le « premier maire du vélo au monde » à Amsterdam, en 2016. Aujourd’hui, les maires du vélo d’Amsterdam, Katelijne Boerma (senior) et Lotta Crok (junior), aident les secteurs public et privé à travailler ensemble pour améliorer les infrastructures cyclables. Lotta a été élue au poste de maire junior du vélo à l’âge de huit ans, après avoir lancé des vélos publics pour les enfants et des tandems publics. Cela a permis aux Pays-Bas de montrer que même le point de vue des enfants compte lorsqu’ils s’agit de prendre des décisions pour les infrastructures d’une ville moderne.
Aménager les villes
L’une des principales solutions mises en avant concerne l’aménagement du territoire : il s’agit d’assurer la connexion entre le vélo et d’autres modes de transport, notamment les bus et les trains. Cette approche consiste à créer et développer des nœuds cyclables dans les gares et de grands parkings à vélo dans d’autres lieux clés. Aujourd’hui, près de la moitié des passagers des trains à Amsterdam utilisent leur vélo pour se rendre à la gare. Le plan vise à convaincre encore plus de gens d’utiliser leur vélo comme un des moyens de transport de leur chaîne de déplacement. Il faut également intégrer le vélo avec tous les services de transport, ce qui implique de faciliter la tarification et de créer des espaces prévus pour les vélos dans les trains, les métros et les taxis.
La sensibilisation et l’éducation ne sont pas oubliées : le projet Handshake prévoit d’informer les publics clés, notamment les enfants scolarisés. C’est une des solutions pour rendre les villes de l’avenir plus vivantes et plus vertes.