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Paris-Nice c’est la course au soleil, ou plutôt la course vers le soleil, celui que tout un peloton pourchasse une semaine durant et qui parfois (souvent), ne se laisse pas rattraper.

Pour nous, fans de cyclisme, Paris-Nice c’est l’entrée décisive dans la saison cycliste, la vraie ! C’est la course qui sonne le retour du vélo sur les chaînes du service public pendant huit jours d’affilés et celle qui nous contraint à devoir ouvrir une deuxième fenêtre discrète sur l’ordinateur du travail. Si ce n’est pas la première course de la saison, c’est en tout cas la première que l’on attend.

Paris-Nice, force de caractère

Si il lui est souvent reproché de n’être intéressante qu’en fin de parcours, Paris-Nice est au contraire l’une de ces courses où chaque jour compte. Pour l’emporter, les favoris doivent faire preuve d’une polyvalence hors norme tant elle offre des scénarios variés. Au nord du parcours (et de la France) sont empruntées des routes exposées qui traversent des régions où le climat hivernal du mois de mars offre de belles surprises (pour nous, du moins) : pluie, vent, bordures et parfois neige sont les ingrédients qui sont le secret de ces étapes haletantes où rien ne peut se gagner mais où tout peut se perdre.

En fin de semaine, au fur et à mesure que la course se rapproche de la méditerranée, le parcours se transforme et devient plus vallonné. Les grimpeurs se découvrent et, conscient du temps qui leur est compté pour faire la différence, se livrent une bataille sans merci.

En 2016, l’organisateur ASO avait été contraint de raccourcir une étape à cause de la neige survenue durant l’étape.
En 2016, l’organisateur ASO avait été contraint de raccourcir une étape à cause de la neige survenue durant l’étape. Crédit : ASO

Paris-Nice, une histoire de secondes

Cette bataille finale, c’est l’ADN de Paris-Nice, celle dont nous savons qu’elle va arriver mais dont il n’est jamais possible de prédire qui la remportera. Celle qui se déroule durant de longs kilomètres pour s’adjuger finalement à coup de petites secondes.

Ces dernières années, le final de la course au soleil nous a réservé un suspens que peu d’autres courses nous ont offert au fil des saisons. Ces si précieuses petites secondes qui sont les seules que les coureurs parviennent à gagner pour se démarquer nous ramènent à ce qui nous manque tant en juillet, le vélo panache.

Contador et Yates en ont fait l’expérience

En 2016, le maître en la matière, Alberto Contador, échouait à 4 secondes du futur vainqueur du Tour Geraint Thomas au terme de deux dernières étapes complètement débridées où les deux leaders nous offraient une bataille de Rois, placée sous le signe de l’attaque pour l’un, de la résistance pour l’autre.

L’année dernière, ce sont de nouveau 4 secondes qui ont fait la différence, en faveur de l’outsider cette fois-ci. Dans les ultimes pentes de la 8ème étape, Simon Yates défaillant (encore leader) devait se résigner à offrir la course à Marc Soler qui signait sa première victoire de prestige en faisant coup double : maillot jaune et maillot blanc.

Si sur d’autres courses tout peut arriver, sur Paris-Nice, tout arrive !

Alberto Contador tentant de faire craquer Geraint Thomas dans la dernière ascension de Paris-Nice 2016. Le gallois, auteur d’une ultime descente spectaculaire conservera 4 secondes sur l’espagnol pour l’emporter.
Alberto Contador tentant de faire craquer Geraint Thomas dans la dernière ascension de Paris-Nice 2016. Le gallois, auteur d’une ultime descente spectaculaire conservera 4 secondes sur l’espagnol pour l’emporter. Crédit : ASO.

Et en 2019 ?

Il serait bien audacieux après une telle présentation de s’aventurer à prédire ce qu’il va bien pouvoir se passer en 2019.

Mais penchons nous tout de même sur ce qui nous attend, le parcours, et sur ce que les individualités (et les collectifs) vont bien pouvoir en faire, les engagés.

Le parcours et les engagés

Ce 77ème Paris-Nice offrira une fois de plus de quoi satisfaire tous les types de coureurs et poussera, cette année encore, les leaders à être attentifs de Saint-Germain-en-Laye (ville départ) jusqu’à Nice et ce sans pouvoir souffler.

Les 3 premiers jours, des étapes de plat devraient permettre aux purs sprinters de se disputer la victoire dans des arrivées massives. Si cela pourrait paraitre suffisant pour être certain de voir Arnaud Démare enchainer une quatrième édition consécutive avec victoire d’étape ou voir Christophe Laporte surfer sur sa forme étincelante du moment, il n’en est rien !

Un plateau d’exception

En effet, le plateau des sprinters cette année est du même niveau que celui des favoris : luxueux. Nos deux français devront se frotter à André Greipel qui court désormais pour une équipe française et qui aura à cœur de briller en France, Michael Matthews qui jouit d’une confiance redoutable sur les routes françaises depuis 2017, Matteo Trentin l’italien qui a connu un début de saison triomphant au soleil, John Degenkolb et Caleb Ewan à la bagarre pour la victoire il y a quelques jours sur l’UAE Tour, Sony Colbrelli l’expérimenté sprinter qui aime les conditions difficiles, Aleksander Kristoff, Mark Cavendish ou encore Dylan Groenewegen qui n’a encore jamais levé les bras sur la course au soleil malgré de nombreuses places d’honneur.

La quatrième étape, étape charnière

Dès la quatrième étape et à la veille d’un contre-la-montre qui s’annonce exigeant, les favoris les plus audacieux (nombreux on l’espère) et les puncheurs les plus costauds pourront commencer à poser leurs premiers atouts dans la course à la couleur jaune : celle qu’ils rêvent tous de revêtir sur la promenade des anglais.

Cette quatrième étape aux airs de Classique et à la lisière du Massif Central offrira plusieurs occasions de dynamiter la course avec quatre côtes dans les cinquante derniers kilomètres, dont une redoutable à plus de 8% de moyenne et classée en 1ère catégorie : la côte de Condrieu. Cela sera-t-il suffisant pour faire sortir les favoris à peine plus loin que la mi-course ? Cette étape permettra-t-elle d’offrir du jaune à un puncheur ? Si oui, jusqu’où pourrait-il garder le maillot de leader ? On espère en tout cas que cette étape nous offrira autant de rebondissements qu’elle nous pose de questions.

Au soir d’un chrono qui pourrait nous permettre d’apercevoir les grandes lignes (et seulement celles-ci) du classement général final, les coureurs pourront oublier ce que le mot « plat » signifie. Les trois dernières étapes ne leur offriront pas l’occasion de s’en rappeler.

Les trois dernières étapes misent bout à bout ne révèlent aucune portion significative de plat. Les coureurs devront gravir quinze ascensions classées durant les trois derniers jours.
Les trois dernières étapes misent bout à bout ne révèlent aucune portion significative de plat. Les coureurs devront gravir quinze ascensions classées durant les trois derniers jours.  Crédit : ASO.

Le verdict

Sur les routes accidentées et peu roulantes du sud de la France, les favoris devront être malins et ne pas confondre vitesse et précipitation car aucune des trois étapes finales n’offrira le moindre kilomètre de répit : chaque effort se paiera.

L’avant dernière étape sera notamment digne des étapes les plus difficiles du Tour (qui s’élancera d’ailleurs de Nice en 2020) et elle pourrait être le support d’une tradition qui se perpétue : celle des leaders qui craquent. Pour cela, leurs adversaires pourront compter sur six cols à intervalle (presque) régulier de trente kilomètres chacun. Mais si cette étape pourrait être le moyen d’enterrer les espoirs d’un leader à la récupération difficile, ne serait-elle pas, pour une fois, le moyen de voir un homme bâtir une avance suffisante pour aborder la dernière étape sereinement ?

Et bien soyons francs, nous espérons que non et nous avons toutes nos raisons d’y croire ! L’élément fondateur de nos espoirs réside dans la force des collectifs en présence sur ce Paris-Nice : digne d’un Grand Tour pour chacun d’eux.

Les coureurs à suivre

Du côté d’AG2R la Mondiale, Romain Bardet a une revanche à prendre sur l’épreuve et il sera bien entouré pour cela, notamment avec le belge Naesen qui pourrait être décisif dans la quatrième étape. Simon Yates sera de nouveau sur la ligne de départ et nous pouvons compter sur lui pour ne pas reproduire les erreurs de l’année passée qui doivent avoir un goût amer. La Team Sky aura de quoi peser sur la course lorsqu’elle deviendra difficile, notamment grâce à son duo, petit par la taille mais grand par le talent : Bernal / Henao. Du côté de Trek-Segafredo, Richie Porte fera son retour sur la course au soleil et en homme d’expérience il pourrait bien tirer à son avantage les éventuels marquages entre les autres leaders. Il sera accompagné d’un lieutenant de choix avec Jarlinson Pantano. Le colombien retrouvera d’ailleurs dans le peloton deux de ses confrères, Winner Anacona et Nairo Quintana qui ne seront certainement pas en reste pour animer la course, que ce soit pour accompagner le vainqueur sortant Marc Soler ou pour jouer leur carte personnelle si la permission leur en est laissée.

On voit donc que la question n’est pas quelle équipe sera la plus forte, mais laquelle le sera le plus longtemps. Cette réponse, nous espérons l’avoir dans les contreforts de Nice, et pas avant !

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