Peter Sagan est sans nul doute l’un des meilleurs coureurs de l’histoire. Le champion slovaque a annoncé en début d’année que 2023 serait son ultime saison professionnelle sur route. Personnage haut en couleur, il a marqué le monde du vélo et au-delà. Il a conquis le coeur des fans par son talent et son état d’esprit, parfois en décalage avec les standards du cyclisme. Si les dernières saisons ont été moins prolifiques en termes de victoires pour Peter Sagan, il reste l’un des coureurs qui a le plus gagné au cours des 2 dernières décennies.
Il y a quelques années, alors au sommet de son art, il avait dévoilé son plan d’entraînement : décryptage. ⤵️
Peter Sagan en chiffres
- 🏆 121 victoires professionnelles
- 🌈 3 titres de champion du monde
- 🇫🇷 12 victoires d’étapes sur le Tour de France
- 🌟 2 monuments (Paris-Roubaix, Tour des Flandres)
- 💚 7 Maillots Verts
L'original Sagan
Pour remporter autant de victoires, Sagan a pu compter sur un large éventail de qualités physiques (et mentales). Pas considéré comme pur sprinter, loin d’être un grimpeur, le slovaque a opté pour « la polyvalence efficace ». À une époque où les cyclistes étaient encore presque tous hyper spécialisés (pensant qu’essayer d’être bon partout revenait à être bon nul part), Sagan fut un des pionniers de la polyvalence vertueuse. Capable de gagner des sprints massifs (à condition d’une course un peu sélective), capable de gagner en solitaire, capable de gagner dans un petit groupe d’échappées sur une étape (très) vallonnée, il a cassé les codes de l’approche binaire : grimpeur ou sprinteur. Luxe jusqu’alors réservé aux purs sprinteurs, il a ouvert une voie, montrant qu’il était possible de faire une carrière hors norme sans viser les classements généraux des Grands Tours. Et si c’était lui qui avait permis à Mathieu Van Der Poel, Wout Van Aert et compagnie d’être ce qu’ils sont aujourd’hui ?
Le plan d'entraînement du champion
C’est à l’hiver 2017 que le média en ligne Cycling Weekly avait pu rencontrer Peter Sagan, il attaquait alors sa préparation hivernale au retour de la fameuse « coupure ». L’enjeu de cette période : poser les bases pour la saison à venir, celle au cours de laquelle il allait notamment remporter Gent-Wevelgem et Paris-Roubaix (rien que ça !).
La semaine type de Peter Sagan
Lundi | Sortie « facile » : 2h à intensité modérée suivie d’une séance de gym plus intense axée sur la vitesse. « Le but de la journée était de faire travailler ses fibres musculaires de façon harmonieuse. » |
Mardi | Sortie d’endurance + puissance : 3h / 3h30 composée de quatre répétitions de 10 minutes à 85 % de son seuil aérobie maximum. |
Mercredi | Sortie d’endurance fondamentale : Entre 4h et 4h30 entrecoupée de 2 cols longs. |
Jeudi | Sortie de récupération : 2h à intensité modérée/ |
Vendredi | Sortie intensités : 3h30 composée d’une trentaine de répétitions, au cours desquelles il maintient entre 100 et 105 % de sa puissance aérobie en bosse pour renforcer son endurance. |
Samedi | Sortie d’endurance : La plus longue sortie de la semaine, de 4 à 5 heures en groupe, composée de sessions de trois minutes à 50-60 tr/min, en alternance avec deux minutes à 90 tr/min. « Le but ? Gagner de la force ! » |
Dimanche | Repos: Télé, livre et Playstation. |
L'analyse de son coach Patxi Vila
”La période présentée ci-dessus (entre le 15 novembre et le Tour Down Under) constitue notre période de base. Après le Down Under, nous entamons l’entraînement par blocs en travaillant sur l’intensité et la vitesse, dans la perspective des Classiques. Le mois d’entraînement le plus important de l’année pour nous est le mois de février où le volume hebdomadaire atteint 32 à 35 heures.
Patxi Vila
”Sa vitesse s’explique par sa fraîcheur et sa force, lorsqu’il arrive, il est encore frais. Ce qui lui permet d'être plus rapide que les plus rapides.
Patxi Vila