Composer son assiette avec Kasia Niewiadoma

Coureuse cycliste professionnelle polonaise, Kasia Niewiadoma nous accompagne à la découverte de son alimentation pour comprendre comment composer son assiette. Équilibre, discipline et saveur, tels sont ses trois principes directeurs en matière de nutrition. ⬇️

Les tendances nutritionnelles ont vocation à évoluer en fonction des nouvelles études et des nouveaux produits émergents. Il est donc essentiel d’avoir une approche globale qui vous convient personnellement sur la durée.

Pour composer son assiette, Kasia nous partage son expérience :

“Au cours de presque dix ans en tant qu’athlète professionnelle, j’ai entendu beaucoup de méthodes et de suggestions complètement différentes en matière de nutrition. Ce qui reste important pour moi, c’est que je suis la seule à ressentir mon corps. Et donc je suis la seule à pouvoir dire ce qui lui manque. Je fais de mon mieux pour rester fidèle à moi-même. J’ai essayé différents régimes ou j’ai arrêté de manger certains produits. Mais la réalité est que ce n’est qu’une distraction pour déterminer ce que mon corps tolère et ce dont il pourrait se passer.”

Comprendre son corps prend du temps comme le précise Kasia. “Je ne suis pratiquement jamais au régime. D’ailleurs, je ne pèse jamais mes repas et je ne me permets pas d’être trop obsédé par la consommation de glucides. Mon objectif est de maintenir une relation saine entre les aliments que je consomme et les calories que je brûle. J’ai également appris à quel point le moment de la prise de nourriture est important, en particulier autour de l’entraînement. Avant, je faisais du vélo pendant trois heures sans manger, espérant perdre du poids. Grossière erreur !”

“Maintenant, je mange toutes les 20-30 minutes quand je roule et je rentre à la maison sans avoir l’impression de pouvoir dévorer tout le frigo. Cela m’a également aidé à récupérer beaucoup plus rapidement. J’étais et je serai toujours contre les régimes stricts qui vous rendent obsédé par chaque bouchée que vous prenez. Ce n’est tout simplement pas durable.”

“Comme tout le monde, je fais aussi des erreurs de nutrition pour composer mon assiette. En tant que jeune cycliste, je m’étais souvent mon corps à la peine. Ça a été flagrant, mon corps ne fonctionnait pas correctement, entraînant des menstruations manquées pendant des années. Heureusement, j’avais des personnes autour de moi qui m’ont aidé à changer mon approche de la nourriture et m’ont permis de la voir comme un carburant qui me permettra de rouler plus vite au lieu de l’ennemi qui me rend plus lourd !”.

Trouver son plan nutritionnel est un processus continu. Kasia en a fait l’expérience : “Jusqu’à l’année dernière, je ne mangeais pas correctement lors de mes sorties d’entraînement. Il a fallu trouver un nouvel entraîneur et avoir un objectif énorme (le Tour de France Femmes) pour combattre mes habitudes. Je pensais que je mangeais suffisamment. Mais après avoir mené des études, il a fallu trouver et tester différentes méthodes. J’ai réalisé à quel point une alimentation élevée est vitale à l’entraînement et donc à la performance. »

« Composer son assiette de manière juste et cohérente avec ses objectifs est primordial. Par exemple, lorsque vous courez et consommez environ 80 à 100 g de glucides par heure, votre corps comprend comment le transformer en énergie.”

Chaque individu est différent, et devra composer son assiette en fonction de ses besoins, comme l’explique Kasia. “Personnellement, en hiver, j’ai souvent envie de houmous maison. Et aussi de baba ganoush (purée d’aubergine libanaise) avec des chips de maïs après une balade. A contrario, en été, j’opte pour des fruits frais avec du beurre de noix ou du tahini.”

“J’aime aussi le pouvoir du riz ! Je mange beaucoup de produits à base de riz. Du riz au lait avant une course, des gâteaux de riz en roulant, ou encore du riz aux œufs quand je rentre à la maison. Ça peut sembler beaucoup, mais cela fonctionne si bien sur mon corps. Je me sens bien au quotidien. Mais je reste aussi flexible. Par exemple, si je suis en Italie, mon alimentation sera axée sur la consommation de pâtes.”

Il n’existe pas de règles pour performer sur la route. Kasia précise : “Mon plan nutritionnel change également beaucoup au cours de l’année. Hors saison, je me permets de manger n’importe quoi. Je ne me gave pas tous les soirs, mais si je le fais, j’essaie de lâcher prise et de ne pas me sentir coupable de me laisser aller. Toutefois, quand je commence les préparatifs pour la saison prochaine, je deviens plus soucieuse. Mon objectif est de limiter le sucre (j’ai la dent sucrée), sans arrêter complètement sa consommation.”

La rigueur est une obligation en saison. “Lorsque je pars avec mon équipe, je deviens plus disciplinée et attentive aux portions et à la qualité des aliments que je mange. Retrouver l’équipe et reprendre les entraînements collectifs me motivent à prendre les choses au sérieux. Je reste stricte et je me concentre sur la minceur pour toutes les courses importantes où le poids peut faire la différence.”

“Après chaque période de course, je lâche prise en m’autorisant des aliments plaisir. Vers la fin de la saison, je n’ai pas besoin de me contrôler car mon corps travaille naturellement et brûle ce que je consomme. Après la dernière course de la saison, j’oublie même que je suis une athlète. In fine, mon corps redemande un mode de vie sain, et ainsi le cycle continue.”

Les conseils de Kasia Niewiadoma décomplexent le rapport à la nutrition. En effet, l’importance de comprendre ce que le corps de chaque individu a besoin est nécessaire pour définir son plan nutritionnel. Découvrez également notre article pour bien gérer son alimentation. Savoir composer son assiette sans restriction qui serait difficile à tenir sur la durée est la règle.