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Capitaine du club Škoda Nouvelle Aquitaine, Rémi Diaz a pris l’habitude depuis quelques années de partir à l’aventure, seul ou accompagné, avec son vélo en France ou à l’étranger. Il vous livre tous ses conseils pour préparer votre voyage si vous aussi vous souhaitez vous lancer. Surtout, n’ayez pas peur de tout ce que cela implique de préparer une telle expérience : ça fait partie du kiff !

Étape 1 : Se motiver à partir à l’aventure !

La première fois que j’ai fait ça, c’était pas loin de chez moi, en Gironde, après le confinement. Tu peux partir trois ou quatre jours, faire quelques dizaines de kilomètres par jour sans se lancer dans des choses extrêmes. On venait à peine de commencer le vélo avec ma compagne. On a pris goût au voyage à vélo très vite car tu vas plus lentement qu’en voiture et tu fais donc des choses que tu n’as pas l’habitude de faire. Tu vois au loin une église mignonne ? Allez on bifurque, on va voir, on prend un café. 

Il existe une sorte de course à l’aventure toujours plus extrême mais le goût du voyage se développe aussi en prenant le temps, sans aller à l’autre bout du monde. Tu vas à trente bornes de chez toi au bord d’un lac. Pour vivre une belle aventure, tu n’as pas forcément besoin de faire un voyage exceptionnel. Mais petit à petit, tu vas en effet avoir envie de te lancer dans quelque chose de plus grand, d’encore plus marquant. 

Je pense qu’il faut surtout ne pas avoir peur de la préparation que ça nécessite et voir cela comme un élément à part entière de ton aventure. Là, je prépare mon futur voyage à vélo au Sri Lanka et la préparation, si t’aimes organiser en amont, c’est déjà le moyen de te projeter. J’adore passer du temps sur des forums pour chercher des gens qui ont déjà fait ce que je veux faire, et avec qui je vais pouvoir échanger. J’ai un pote qui, lui, aime partir un peu à l’arrache, mais moi je prends du plaisir dans toutes les étapes préalables. Si tu es tombé sur cet article, j’imagine que c’est parce que tu es plutôt dans ma team !

Étape 2 : Choisir sa destination, puis ses dates

Avec ma compagne, pour notre prochain voyage à vélo, on a choisi de chacun faire sa short list de destinations. On les a ensuite comparées pour voir si on en avait en commun. Cela nous a permis de trancher plus facilement et on s’est entendus sur un projet Sri Lanka pour 2025. Il vaut mieux d’abord sélectionner le lieu du voyage pour ensuite adapter les dates en fonction des prix des vols. Il faut aussi s’assurer que le pays s’adapte bien à ce que l’on veut faire. 

Par exemple, le Sri Lanka, c’est très adapté au vélo. Il y aura toujours de quoi trouver ce qu’il faut pour réparer, dans n’importe quel village. Quand, il y a quelque temps, je suis allé en Jordanie, il n’y avait qu’un seul vélociste dans tout le pays. On avait de quoi pallier quinze crevaisons et on en a eu… quinze. Donc choisir en fonction de ça n’est pas un paramètre anodin car on peut vite s’exposer à quelques complications.

Là, on ne sait pas trop à quoi s’attendre niveau relief sur le centre de l’île, et ma compagne n’est pas totalement sûre d’avoir le niveau sur certaines journées ou parcours. Alors on a tenté d’anticiper certains problèmes potentiels pour avoir des solutions en cas de soucis : qu’il existe une option train pour raccourcir la sortie du jour, etc. On fait aussi en sorte d’avoir de la marge, car on roule surtout le matin, et l’après-midi est consacré aux visites.

Étape 3 : Fixer les étapes et itinéraires du voyage

En fonction du volume de vélo que tu te sens prêt à faire chaque jour, tu vas définir à quel point tes différentes haltes peuvent être espacées. Cela va aussi définir si tu pourras ou non bivouaquer, si c’est le plan, car ce n’est parfois pas possible, par exemple quand il y a des parcs naturels. Il faut donc bien anticiper cela et commencer par décider où tu vas dormir, que ce soit en tente, en guest house ou à l’hôtel. Ce n’est pas le même budget, c’est sûr. Mais partir avec le matos pour camper n’est pas si injouable : c’est environ 3,5 kilos de plus pour deux personnes. Il faut surtout avoir bien géré son installation, et faire des tests autour de chez soi avant.

Ensuite, il faut trouver par quels chemins ou routes passer pour relier les points. J’utilise des outils comme Strava ou Komoot pour tracer et vérifier, quand c’est possible, l’état des voies. Si j’ai un doute, je vais me reporter à des itinéraires déjà parcourus par d’autres personnes, et souvent dans l’espace commentaires je vais trouver des témoignages qui me confortent dans l’option retenue. Pour la Jordanie, j’avais juste déniché un blog d’une famille qui avait traversé le pays à vélo et je les avais contactés. C’est plus confortable quand tu as beaucoup plus de documentation et d’expériences auxquelles te raccrocher.

Bien sûr, tout va aussi dépendre du vélo que tu prends. En gravel, tu vas moins vite mais c’est aussi l’esprit vacances, et tu vas pouvoir évidemment passer par plus d’endroits. Avec le vélo de route, tu es plus contraint et selon le pays où tu vas, il faut vraiment bien tout verrouiller sur les itinéraires, sinon ça peut être la grosse galère. 

Étape 4 : La performance ? On s’en moque

Moi, ma vision des choses, c’est que je fais ce type d’aventure pour découvrir un pays, et ce n’est donc pas une course. Dès lors que tu raisonnes comme ça, c’est accessible à toutes et à tous. Faire entre 30 et 50 bornes de vélo pendant plusieurs jours d’affilée, c’est possible. Si besoin, tu rajoutes un jour de repos ici ou là. Tu peux faire des pauses pour ne pas faire 60 kilomètres d’un coup mais plutôt trois fois 20. Et puis vraiment, tu roules à ton rythme : no stress ! Personne ne va regarder tes allures ou te dire que tu aurais pu rouler plus vite, plus fort. L’important, c’est ce que tu vas vivre, pas ton fichier sur Strava !

Ton confort va aussi venir de ta position sur le vélo. Il faut que ta configuration ne soit pas bancale et que tu ne transportes pas trop de matériel, d’où l’importance de bien travailler en amont la liste de ce que tu dois emporter (et ça on va le voir dans la section suivante !). La meilleure position, elle va dépendre de chacun, car tout le monde est différent. Il faut se connaître.

Étape 5 : Avoir le bon matos !

La première fois, tu as tendance à prendre trop de choses. Tu réalises ensuite ce qui était de trop et tu affines pour les prochaines expériences. Il ne faut pas non plus faire des compromis qui peuvent rendre l’expérience difficile. L’astuce, aussi, ça peut être de se faire prêter des choses par tes amis. 

Je peux proposer une liste non-exhaustive mais qui aidera les personnes qui ont peur d’oublier quelque chose : 

Vélo adapté
1
Pneus en bon état
2
Éclairage en bon état
1
Sonnette
1
Sacoches & fixations
2
Sac étanche
1
Élastiques ou tendeurs
2
Garde-boue
2
Pompe
1
Chambres à air
2
Rustines, colle, kit tubeless
1
Colliers de serrage (rislans)
5
Dérive chaîne
1
Maillons de rechange
2
Clé Allen (set)
1
Démonte-pneu
2
Gaffer (petit rouleau)
1
Bidon ou flasque
2
Bidon “caisse à outil”
1
Graisse, lubrifiant (petit tube)
1
Barres, gels, etc
6
Textile adapté à la météo (set complet)
1
Lunettes de soleil
1
Trousse de toilette, savon
1
PQ, sac poubelle
1
Crème solaire (petit tube)
1
Spray anti-moustique
1
Trousse premiers soins
1
Papiers d’identité
1
Téléphone
1
Batterie externe
1
Compteur GPS ou smartphone
1
Cartes papier si panne
1
Briquet
1
Couverture de survie
1
Antivol câble rétractable
1
SI BIVOUAC :
Tente légère
1
Lampe frontale
1
Matelas compact
1
Sac de couchage adapté
1
Réchaud
1
Popote, cuillère, fourchette (set)
1
Pastilles purifiantes
10
Rations lyophilisées
3