Essoufflement, cœur qui tape, visage rouge… Non, il ne vient pas de finir un col hors catégorie, c’est pire : il est très énervé. 

Pour les cyclistes, le plus dur n’est pas la digestion après le foie gras ou la bûche, ce sont les remarques qui les attendent autour de la table. Enfin, s’ ils arrivent un jour après leur “petite” sortie longue casée juste avant le repas.

Alors, dans l’esprit de Noël et du partage, voici un petit guide pour titiller – gentiment – les cyclistes de la famille. Avec amour, évidemment.

1. Commente ce qu’il mange

Oui, les cyclistes sont secs. Et oui, ils mangent des quantités conséquentes qui surprennent toujours un peu autour de la table.

Mais attention : rien n’est “trop” ou “pas assez”, tout a un nom technique.
La tarte ? Recharge glucidique.
Les patates ? Stock stratégique de glycogène.
Le deuxième dessert ? Optimisation.

Bonus : si c’est mamie qui fait la remarque, là c’est game over

Repas de noel avec viande, purée de pomme de terre, brioche tressée, couronne au chocolat avec crème et sucre d'orge

                                   Crédit photo : Jed Owen

2. Propose d’utiliser son vélo comme déco de Noël

“On pourrait mettre une guirlande sur ton vélo, non ? Ça ferait festif !”

Silence dans la pièce.
Tu viens de toucher à l’objet le plus sacré qu’il possède. Son vélo vaut plus que la voiture de tonton.
Il acceptera peut-être la photo… mais seulement de lui en train d’embrasser son cadre sous le gui.

Tu viens de profaner un objet sacré. Son vélo vaut plus que la voiture de tonton. Tu veux une photo ? Tu l’auras… de lui en train d’embrasser son cadre sous le gui.

3. Appelle son vélo “un jouet”

Le vélo ? Un jouet ? À ce stade, c’est plus un déclencheur émotionnel qu’un mot du dictionnaire.
Prépare-toi à une envolée lyrique sur l’aérodynamisme, les matériaux high-tech, le poids au gramme près…
Tu ne voulais que plaisanter ? Trop tard : tu connais désormais toutes les caractéristiques techniques du vélo.

vélo à 3 roues avec hélices d'avion à l'avant

                                   Crédit photo : Stephen Chen

4. Minimise ses exploits

“Seulement 100 km ? Mais tu ne fais que pédaler, au fond…”
Tu viens de réduire 4 heures d’effort, de vent contraire, de micro-drames existentiels et de fierté à… pas grand-chose.
Résultat : un discours passionné de 30 minutes, Strava inclus et un rendez-vous à 9h le lendemain pour te faire tester. 
Tu l’as cherché.

jeune enfant avec chemise et noeud papillon qui pleure

                                    Crédit photo : Zachary Kadolph

5. Offre un cadeau “vélo”… mais vraiment pas le bon

Un gadget improbable.
Un maillot criard.
Une déco en forme de pignon.
Ce n’est pas un cadeau : c’est un test de sang-froid.
Il dira “merci” avec le sourire… mais il pleurera à l’intérieur.

6. Lance un débat sur les pistes cyclables

Tu n’as rien étudié, mais tu as un avis. Et ça suffit pour déclencher… la passion.
Aménagements, cohabitation, sécurité : en 30 secondes, tu as ouvert une conférence improvisée.
Tu voulais juste discuter ?
Trop tard, tu prends des notes.

signe vélo/piste cyclable de nuit, éclairé par des phares de voiture

Tu es maintenant prêt(e) à énerver un cycliste

Mais prudence… car aller trop loin pourrait se retourner contre toi :
“Viens, je t’emmène avec moi demain matin, tu vas voir, c’est génial !”
Et là, promis, tu découvriras vraiment ce que “souffrir” signifie.

Alors pour éviter la crise diplomatique avant la bûche, voici la stratégie gagnante :
Laisse-le manger, admire son vélo, et quand il te raconte sa dernière sortie, dis simplement :
“Ah oui quand même, bravo !”
C’est simple. Et ça marche à chaque fois.