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La saison cycliste sur route s’est récemment terminée mais le cyclisme ne s’arrête jamais : place au cyclo-cross. Tu n’es pas encore adepte de cette discipline hivernale ? On te présente les cinq différences majeures entre la route et le cyclo-cross. C’est parti.

La période de pratique en compétition

Si chacun peut pratiquer la route et le cyclo-cross tout au long de l’année, les calendriers sportifs eux sont bien distincts. Pour le cyclisme sur route, la saison commence courant janvier pour se conclure à la mi-octobre. À l’inverse, le cyclo-cross entame son calendrier à la fin du mois de septembre ou début octobre pour terminer fin février pour cinq mois de compétition. Qui dit hiver dit aussi froid, possible mauvais temps et donc… la boue.

Une différence majeure entre la route et le cyclo-cross est la technicité du parcours proposé et les obstacles à franchir

© Aublin Lipke / Brioche

Le terrain d’expression

Comme son nom l’indique, le cyclisme sur route se pratique… sur route. Ça, logique. Tu l’avais compris bien que tu puisses trouver différents terrains pour rouler sur le plat, à la montagne, en bord de mer ou en pleine campagne. Mais concernant le cyclo-cross, les terrains d’expression sont multiples. Bien souvent, cette discipline se déroule dans des prairies, des champs ou des chemins forestiers. On peut aussi retrouver quelques parcours tracés dans le sable. Bonjour la technique ! Il y a même un cyclo-cross qui emprunte le fameux mont pavé du Koppenberg en Belgique, emprunté par le Tour des Flandres. Comme quoi parfois, route et cyclo-cross se rejoignent.

3500 mètres : c’est la distance maximale d’un circuit de cyclo-cross.

Le terrain du cyclo-cross a une autre particularité : ses obstacles. Sur chaque parcours, vous trouverez deux planches d’une hauteur de 30 à 40 centimètres que les coureurs doivent sauter à pied ou à vélo, pour les plus agiles. On peut également trouver des passages dans des bacs à sables ou carrément sur la plage, des escaliers, des passerelles qui permettent de passer au-dessus d’une autre partie du circuit ou bien des «whoops», ces séries de bosses rapprochées que l’on a l’habitude de voir en BMX et qui ont fait la réputation du circuit de Loenhout, en Belgique. Un tracé que l’on te recommande où tu pourras découvrir tout le folklore flamand autour du cyclo-cross. On te propose un avant-goût avec cet article sur la musique pour vibrer en Belgique !

Franchir des obstacles, c'est une différence majeure entre la route et le cyclo-cross Franchir des obstacles, c'est une différence majeure entre la route et le cyclo-cross

© Aublin Lipke / Brioche

L’effort plus court et plus violent du cyclo-cross

Pas question de passer six heures à faire du cyclo-cross. Non, la durée d’une épreuve masculine est d’une heure. Pour les femmes, c’est normalement 40 minutes. Bien loin donc des étapes que tu peux avoir l’habitude de regarder à la télé.

En si peu de temps, le cardio est mis à rude épreuve. A bloc du départ à l’arrivée avec des passages techniques et physiques qui s’enchainent sans répit pour les organismes car les périodes de récupération offertes par les parcours sont trop courtes pour permettre à fréquence cardiaque de redescendre. Une fois la ligne franchie, c’est la libération. Les coureurs peuvent enfin souffler. Pour approfondir le sujet, on te propose cette étude de Fredéric Grappe, entraîneur et docteur en biomécanique et physiologie de l’entraînement, qui appuie le propos.

Aubin Sparfel fait partie des meilleurs français dans la discipline du cyclo-cross

© Aublin Lipke / Brioche

Le cyclo-cross et son aspect solitaire

Dans les labourés, vous ne verrez 180 coureurs en peloton sur la ligne de départ que dans les jeunes catégories en Coupe de France. Souvenir amer du premier virage à Quelneuc quand tu te fais piétiner par tout un peloton d’adolescents… Traumatisme toujours bien présent.

Mais pour les grandes épreuves du calendrier, on retrouve plutôt une quarantaine ou soixantaine d’éléments ce qui est une différence majeure entre la route et le cyclo-cross. Si certains sont équipiers au sein d’une même structure de marque, beaucoup participent en individuel. Ils viennent avec leur garde rapprochée (soigneur, mécanicien, famille). On est loin des véhicules de directeur sportif qui suivent un peloton durant des heures.

Bien qu’assez rare, la course d’équipe peut avoir lieu en cyclo-cross. Des coureurs d’une même équipe protégeant les intérêts de leur équipier, favorisant son accélération dans une partie technique où il est difficile voire impossible de doubler. Ça peut arriver. C’est pour ça qu’il faut souvent (toujours ?) aborder une partie technique en tête pour ne pas subir le rythme ou les erreurs des autres. Ce que l’on peut voir aussi en cyclo-cross, ce sont des batailles entre équipiers ! Et oui, ça c’est moins fréquent sur la route. L’hiver, la saison étant assez courte et n’offrant que peu d’épreuves et d’opportunités de victoires, il est rare de laisser gagner son équipier. Chacun va se battre jusqu’au bout pour la gagne, même si on est équipier.

Parmi les différences majeures entre la route et le cyclo-cross, il y a le terrain sur lequel les coureurs évoluent

© Aublin Lipke / Brioche

Deux disciplines, deux vélos différents

C’est l’instant matériel de l’article. Tu t’en doutes, il ne s’agit pas de prendre ton vélo de route pour aller t’aventurer dans un champ, une forêt ou sauter des planches. Ici, pas de plateau supérieur à 50 dents mais des freins à disque. Ça oui, le cyclo-cross a même adopté ce système de freinage avant la route car l’intérêt y est évident pour la qualité du freinage dans des conditions climatiques difficiles.

Une différence majeure entre la route et le cyclo-cross, ce sont les pneumatiques utilisés. Ils sont crantés pour offrir un meilleur grip dans les parcours proposés. Et tu verras sans doute différents type de pneus en fonction du terrain : le sable, la boue, terrain gelé ou plutôt sec. Et la pression diffère. Les adeptes du cyclo-cross seront très précis sur le gonflage pour allier adhérence, technicité et performance.

La particularité du cyclo-cross, c’est aussi de pouvoir changer fréquemment de machine lors du passage au poste de dépannage où se trouvent des mécaniciens. Idéal lorsque le terrain gras vient alourdir les vélos. Bien pratique aussi lorsqu’il faut modifier des réglages comme la pression ou même un choix de pneumatique.

Le cyclo-cross se dispute en forêt, dans les prairies ou dans le sable

© Aublin Lipke / Brioche

Bonus : gravel et cyclo-cross, c’est pareil ?

Avec l’essor du gravel, on se rapproche du cyclo-cross dans le terrain et dans certains aspects de la mécanique. La différence majeure réside dans les distances et le format.

En gravel, pas de petit circuit à couvrir pendant une heure ou d’obstacles volontairement placés sur le parcours mais plutôt des épreuves de plus de 100 kilomètres, voire même bien plus dans le cas de certaines épreuves d’ultra-gravel où les coureurs s’affrontent en peloton pour aller décrocher la victoire.