Ça passe à toute vitesse ! La tunique emblématique des sprinteurs, le Maillot Vert du Tour de France, est sponsorisé par Škoda depuis déjà dix ans. Depuis 2015, d’immenses champions se sont fait la peau pour le ramener à Paris (ou à Nice !) : Peter Sagan, Michael Matthews, Sam Bennett, Mark Cavendish, Wout van Aert, Jasper Philipsen et le dernier en date, Biniam Girmay. Tous ont conquis le Graal d’une manière différente. On regarde dans le rétro 💚
2015, 2016, 2018 et 2019 : Sagan entre dans l’Histoire
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Quand Škoda devient le partenaire officiel du Maillot Vert en 2015, le classement par points est dominé par un Peter Sagan invaincu dans ce registre, lauréat en 2012, 2013 et 2014, lors de ses trois premières participations au Tour de France. La domination sans partage va continuer avec quatre nouvelles couronnes, pour porter son total de Maillots Verts ramenés à Paris à sept, soit un de plus qu’Erik Zabel, jusqu’alors le recordman en la matière. Et que l’on pensait très dur à aller chercher. Sans partage ? Non, car il y a eu un couac : en 2017, le Slovaque commet aux yeux des commissaires l’irréparable en réalisant un sprint dangereux à Vittel. Sans cela, peut-être aurait-il remporté le classement par points huit années consécutives, ce qui aurait été stratosphérique. Cela a cependant suffi pour rentrer dans l’Histoire.
2017 : La remontada de Matthews
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Parfois, un sprinteur survole les arrivées massives d’un Tour de France et ne remporte pourtant pas le classement par points. En 2017, Marcel Kittel s’était adjugé cinq des onze premières étapes avec une facilité déconcertante, et semblait parti pour s’offrir le Maillot Vert à Paris. Il n’en fut rien car le jusqu’alors régulier Michael Matthews est passé en mode action sur la dernière partie du Tour de France. Sur l’arrivée punchy de Rodez, l’Australien a levé les bras quand l’Allemand, lui, n’a pu empocher aucune unité. Bis repetita à Romans-sur-Isère : Michael Matthews fait carton plein et Marcel Kittel termine à un quart d’heure. Il n’a plus que 29 points de marge et la bataille s’annonce alors passionnante jusqu’à la capitale. Le tournant sera malheureusement une chute de Marcel Kittel au pied du Col d’Ornon. Le Maillot Vert est arraché, le meilleur sprinteur du monde abîmé et contraint à l’abandon dans La Croix de Fer. Michael Matthews aurait préféré l’emporter à la pédale, mais c’est aussi ça, le Tour !
2020 : Bennett règne en vert sur les Champs
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Sur un Tour de France 2020 exceptionnellement disputé en automne, un Irlandais est parvenu à imiter son illustre prédécesseur et compatriote Sean Kelly, lauréat à quatre reprises du classement par points dans les années 80 : Sam Bennett ! Tout s’est joué en 48 heures. L’Irlandais était au coude à coude avec Peter Sagan après la première semaine, mais est parvenu à lui chiper le maillot à l’Ile de Ré sur la dixième étape. Le lendemain, à Poitiers, Peter Sagan repassait devant mais… se voyait déclassé pour un accrochage avec Wout van Aert. Le parcours de cette édition fut cruel puisque dès lors, plus aucune étape ne se termina au sprint avant l’ultime acte parisien. Ce jour-là, Sam Bennett remettait les pendules à l’heure : sa victoire finale au Maillot Vert n’était pas due à un coup du sort et il le prouvait en levant les bras, vêtu de sa fière tunique Škoda, sur la plus belle avenue du monde. Avec Sagan dans le rétro.
2021 : Cavendish, dix ans après
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De 2008 à 2016, Mark Cavendish a fait preuve d’une inébranlable régularité dans la victoire sur les sprints massifs du Tour de France, pour petit à petit constituer une collection impressionnante de succès sur l’épreuve. En 2024, à 39 ans, il allait atteindre le cap des 35 triomphes sur la Grande Boucle, dépassant ainsi le record historique d’Eddy Merckx, en réussissant ainsi un come back au plus haut niveau retentissant. Mais en 2021, déjà, le Manx Express était revenu au top alors qu’on le pensait sur le déclin. Après une expérience nuancée chez Dimension Data, le Britannique s’était quelque peu perdu en 2020 chez Barahin-McLaren, lors de l’année Covid. Passé chez Deceuninck-Quick Step la saison suivante, il allait retrouver toute sa superbe en s’imposant à Fougères, Châteauroux, Valence et Carcassonne. Vêtu de vert dès le soir de la quatrième étape, il n’allait jamais être inquiété jusqu’à Paris. Il inscrivait alors son nom pour la seconde fois au palmarès du classement par points… une décennie après son premier sacre en 2011 !
2022 : La domination sans partage de WVA
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480 unités pour remporter le Maillot Vert avec un record de points all time, trois victoires d’étape, un rôle déterminant dans la victoire finale de Jonas Vingegaard, Super Combatif et pendant un temps dans la lutte pour aussi s’adjuger le Maillot à Pois… Le Tour de France 2022 de Wout van Aert a été insolent. C’est en réalité toute sa saison dans l’exercice du classement par points qui avait été impressionnante : le Belge s’était aussi offert le Maillot Vert Škoda sur Paris-Nice et sur le Critérium du Dauphiné. Au sortir de la Grande Boucle 2022, on pensait que Wout van Aert allait enchaîner les succès au Maillot Vert sur de nombreuses éditions consécutives de l’épreuve tant sa polyvalence semblait faire de lui le cheat code ultime. Souvent occupé à jouer les équipiers, le coureur de Visma-Lease a Bike n’a finalement jamais, depuis, vécu à nouveau les joies vertes à Paris.
2023 : Philipsen, le métronome enfin récompensé
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En 2021, il avait fini trois fois deuxième d’étape et trois fois troisième. En 2022, il était parti sur les mêmes bases, enchaînant les podiums mais ne parvenant pas à ouvrir son compteur sur le Tour de France. Et un jour, Jasper Philipsen a trouvé l’ouverture. Il a terminé cette édition avec deux bouquets obtenus à Carcassonne et Paris, et l’année d’après, il est revenu avec un tout nouveau statut. C’est donc le Grande Boucle 2023 qui a permis l’avènement du Belge : quatre succès sur les onze premières étapes pour très rapidement prendre une nette option sur le Maillot Vert. Il l’obtenait, à Paris, avec 119 points d’avance sur Mads Pedersen et 174 sur Bryan Coquard. Sans concurrence !
2024 : Veni, Vedi, Bini !
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Premier Érythréen à s’imposer sur le Tour de France lors de la troisième étape à Turin, Biniam Girmay rentre alors dans l’Histoire de l’épreuve et beaucoup pensent que ce sera un one shot. Sa saison 2024, jusqu’à présent, n’avait pas été impressionnante et le coup réalisé dans le nord de l’Italie avait tout du hold up. Finalement, Bini a mis tout le monde d’accord en s’imposant à nouveau sur les huitième et douzième étapes, tissant d’un fil solide un Maillot Vert qu’il n’allait plus jamais quitter. En effet, son avance sur son dauphin Jasper Philipsen n’était pas immense mais toutes les étapes de difficulté relative de la fin de Tour ont vu des échappées aller au bout et l’ultime jour, ce n’était pas un sprint royal à Paris mais… un chrono à Nice ! C’est ainsi que, fait inédit, un Africain a remporté le classement par points du Tour de France !