Ces 4 circuits de Formule 1 où vous pouvez faire du vélo – et pourquoi la France est en retard

Imaginez : un bitume parfait, large, éclairé, sans voitures, sans feux rouges, sans piétons. Juste vous, votre vélo… et un circuit de Formule 1. Cette scène n’est pas un fantasme. En Belgique, en Italie ou en Espagne, c’est une réalité hebdomadaire. En France ? Toujours rien.

Voici quatre circuits iconiques où rouler à vélo est une réalité — et un constat qui donne à réfléchir.

Le mythique circuit de Spa-Francorchamps n’est pas seulement réservé à la F1 ou aux courses d’endurance. Plusieurs fois par an, via l’événement Cycl’On Track, il est ouvert aux cyclistes. Vous avez là la possibilité de vous attaquer aux 7 kilomètres de bitume d’un tracé de légende et des 17% du célèbre Raidillon de l’Eau Rouge ! Dans les Ardennes, entre le Mur de Huy et Spa, ça pique dans les jambes !

L’Autodromo nazionale di Monza, dans la banlieue de Milan en Italie, propose assez régulièrement des créneaux pour les licenciés de la Fédération Italienne de Cyclisme. Plusieurs fois par mois, le soir de 18h à 20h, le “Temple de la Vitesse” s’ouvre exclusivement aux cyclistes. Dans cette métropole hyperactive, les Italiens ont tout compris : s’entraîner et profiter de leur passion en toute sécurité. Bravi!

Le circuit de Catalunya, à Montmeló à côté de Barcelone, ouvre lui aussi régulièrement ses portes au vélo, souvent en partenariat avec des clubs ou la fédération catalane de cyclisme. Toute l’année, le circuit catalan permet à tout le monde de venir s’entraîner de 17h30 à 21h en hiver et de 18h30 à 22h en été. Contrairement à Monza, pas besoin d’être licencié à la fédération espagnole. C’est ouvert à tous !

Le circuit de Heusden-Zolder, en région Flamande, est sans doute le plus avancé d’Europe sur l’intégration du vélo. Les mardis, mercredis et jeudis de 17h30 à 21h, le circuit est réservé aux vélos ! On y croise des cyclistes amateurs, des triathlètes, des enfants, des clubs… Le tout sur un circuit éclairé, sécurisé, avec vestiaires et infrastructures. Zolder pousse l’accessibilité encore plus loin même avec ses Roller Mondays. Quelques lundis dans l’année, le circuit est réservé aux cyclistes handisports (vélo couché, vélo adapté…), aux enfants, ainsi qu’aux pratiquants de rollers !

Le circuit belge, qui n’a pas accueilli de Grand Prix de Formule 1 depuis 1984, est un exemple de mue vers le vélo avec l’organisation de nombreux championnats du monde sur route et de cyclo-cross, et depuis peu l’inauguration d’une piste de BMX et d’un vélodrome ! Un modèle d’accessibilité et de pragmatisme. 

On pourrait s’attendre à ce que la France, pays du Tour de France, du triathlon et des cyclosportives, propose ce genre de service. Mais quasiment aucun circuit automobile français ne propose à ce jour une ouverture hebdomadaire ou mensuelle aux cyclistes pour venir s’entraîner en toute sécurité. Seul le Circuit d’Albi s’est lancé cette semaine avec un évènement “Sunset” où vous pourrez rouler sur le circuit tarnais en soirée le jeudi 26 juin et également le jeudi 10 juillet.

Cependant, si vous êtes à la fois un passionné de vélo et de sport automobile, vous avez la possibilité de rouler sur des circuits français de prestige lors d’évènements particuliers comme les 24 Heures Vélo Škoda sur le Circuit du Mans ! D’ailleurs, ce format d’endurance et en équipes, a conquis d’autres circuits de l’Hexagone : Magny-Cours, Nogaro, Albi, Le Castellet, Croix-en-Ternois…. Mais ces épreuves sont ponctuelles, réservées à des participants inscrits, et ne permettent pas de simplement venir s’entraîner un soir de semaine comme à Zolder ou Monza.

• Un circuit automobile est l’endroit idéal pour s’entraîner à vélo : une route lisse et de qualité, pas de circulation, une sécurité maximale, des entraînements en groupe possibles.
• Parce que les infrastructures existent déjà : éclairage, sécurité, services..
• Cela répondrait à une vraie demande des clubs, triathlètes, et cyclosportifs d’évoluer dans un espace totalement sécurisé.
• Cela permettrait de valoriser les circuits en dehors des compétitions motorisées, avec une activité rentable, populaire, et compatible avec l’écologie. Et qui ne produit aucune pollution atmosphérique ou sonore !

L’exemple belge est inspirant : il montre qu’avec un peu de bonne volonté et une concertation locale, cyclistes et circuits peuvent trouver un terrain d’entente… ou plutôt, un asphalte commun. Le vélo a sa place sur la piste. 

Alors, pourquoi pas chez nous ? La France regorge de circuits, certains publics, d’autres privés, mais tous capables d’offrir une alternative sécurisée aux routes souvent accidentogènes. Et si la prochaine révolution du vélo passait par… un tour de circuit ? Il est temps d’ouvrir la piste.