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Les attaques tranchantes de Tadej Pogačar ou les sprints supersoniques de Biniam Girmay sur le Tour de France ont donné envie à votre enfant de faire du cyclisme ? Avant de l’imaginer devenir un champion, il y a beaucoup de choses à avoir en tête car mettre votre progéniture au vélo, ce n’est pas anodin. Marion Rousse, ambassadrice de Škoda We Love Cycling et Directrice du Tour de France Femmes avec Zwift, vous dit tout sur le sujet !

Être à l’écoute des envies de votre enfant

Si vous consultez cet article en quête d’arguments pour tenter de convaincre votre enfant de faire du vélo, alors qu’il ou elle n’en a pas envie, vous n’êtes pas tombé au bon endroit. Avant d’envisager de l’inscrire dans un club, soyez certain de sa réelle curiosité pour ce sport. Faire du vélo, c’est bien plus qu’un tour du parc le dimanche. Ce n’est pas parce que le petit a regardé l’étape reine du Tour de France avec son grand-père qu’il s’est forcément découvert une vocation. Mais si, pour de bon, le désir de rejoindre une école de vélo a été formulé par votre progéniture, ouvrez la discussion. Évoquez ce que représente la pratique d’une activité sportive régulière et plus particulièrement le cyclisme. Si l’envie d’essayer est là, alors il suffit de tester avant même de décider de l’inscrire ou non.

Le conseil de Marion Rousse

“Si votre enfant veut essayer, soyez à l’écoute en ne perdant pas de vue que l’inscrire à une école de vélo est une expérience, une initiation qui sera dans tous les cas une excellente école de vie. S’il n’accroche pas, il aura au moins pu apprendre les bases qui lui permettront plus tard d’être autonome en sécurité quand il se déplacera à vélo. Et s’il attrape le virus, pas d’emballement non plus ! Quand on a 6, 7, 8 ans, le sport est un jeu, sain et ludique. Vous verrez plus tard s’il a envie de continuer.”

S’appuyer sur les clubs formateurs

On a toutes et tous commencé de la même façon : le vélo flambant neuf que le Père Noël a amené au pied du sapin, puis l’adrénaline de la première fois sans les petites roues, dans un parc avec de larges allées. Parfois, une vilaine chute et un bobo, quelques pleurs mais très vite déjà, l’envie d’y retourner. Un jour peut-être, donc, l’envie d’aller plus loin arrive et se pose la question d’intégrer une école de vélo. S’appuyer sur des formateurs expérimentés, c’est LA meilleure option pour mettre votre enfant dans les meilleures mains. Pour cela, il y a les clubs labellisés “Écoles Françaises de Cyclisme”, plus de 500 en France, que la Fédération Française de Cyclisme vous permet d’identifier aisément avec un site internet dédié

Dès 2 ans, il existe le label “Baby vélo” : circuit balisé avec une draisienne, c’est la base de la base.
Ensuite, à partir de 6-7 ans, c’est le label “École de Vélo” : on apprend le “savoir rouler”, pour appréhender de circuler sur la route en toute sécurité.
Une fois ado, on passe au label “Club compétition” : c’est l’étape finale du développement du jeune cycliste.
Le conseil de Marion Rousse

“Vous avez certainement beaucoup de questions quand vous envisagez d’inscrire votre enfant à un club. Le plus simple, c’est vraiment de commencer par en identifier un près de chez vous via le site de la FFC, et de contacter les formateurs pour récolter toutes les informations utiles. En échangeant, vous allez être rassurés et vous allez comprendre combien les écoles de vélo mettent véritablement la sécurité, le plaisir et la sérénité de votre enfant au centre de tout son circuit d’apprentissage.”

Le matériel : des astuces existent mais sans rogner sur la sécurité

Mettre votre enfant au vélo, on ne va pas se le cacher, c’est un budget plus important que d’autres sports. Il faut mettre à sa disposition un matériel adapté, bien sûr en bon état, mais aussi et surtout de la bonne taille ! L’enfant doit être en capacité de poser les pieds au sol quand il est assis sur sa selle, et de tenir le guidon en étant en capacité de bien réagir aux dangers potentiels. Il faudra parfois ajuster le vélo au fil de la croissance, et quand il deviendra vraiment trop petit et donc inadapté à la pratique, il faudra en changer. Et ce n’est pas donné à tout le monde financièrement.

Il existe bien sûr des solutions. Ne cherchez pas à équiper votre enfant avec le vélo dernier cri qui coûte deux mois de salaire. L’important est qu’il soit en sécurité et prenne du plaisir, pas qu’il optimise sa performance comme s’il était coureur pro. L’achat d’occasion est à envisager et va de paire avec, évidemment, la revente, ce qui doit vous amener à sensibiliser votre enfant à prendre soin de son matériel. Aussi, les clubs peuvent mettre en place des prêts de vélo pour une saison : renseignez-vous, quitte même à choisir où s’inscrire en fonction de telles facilités offertes. Et puis quelle que soit la monture, pensez aussi à tout le reste de l’équipement. Le club va généralement fournir un maillot à ses couleurs, mais rarement le casque (à acheter neuf pour des raisons de sécurité), les gants, les bidons, les lunettes, les chaussures. Parfois, des tarifs préférentiels existent, et dans le cas de tests avant de prendre une licence, on peut se faire prêter tout le matos.

Le conseil de Marion Rousse

“Si vous achetez un vélo pour votre enfant, consultez les guides de tailles que les fabricants mettent à disposition et ne soyez pas timides : allez voir le vendeur qui vous donnera tous les bons conseils. Veillez aussi à ce que la selle soit bien réglée pour ne pas provoquer de douleurs dorsales. Pensez également à un équipement très visible, avec des accessoires réfléchissants, y compris pour une pratique de jour. Le vélo est un sport onéreux et quand votre enfant débute, il n’a pas besoin du meilleur équipement possible. Assurez-vous déjà que ça lui plaise, avant d’investir. ”

Le plaisir avant tout

Si votre enfant est déjà un ado et que c’est à ses 14-15 ans qu’il a décidé un matin de vous dire à la table du petit-déjeuner qu’il veut se mettre au cyclisme sur route, c’est peut-être parce qu’il a pratiqué d’autres sports et ressent à présent une volonté de changement. Cela peut arriver dans l’autre sens : un bambin qui a fait l’école de vélo au plus jeune âge peut, arrivé à l’adolescence, avoir envie de voir autre chose. Soyez à l’écoute des sensations de votre enfant : on peut aimer un sport, apprécier le pratiquer dans un club avec les copains, puis en grandissant évoluer dans ses attentes. L’équilibre avec l’école est important. Le besoin de repos doit être écouté. 

Le plaisir doit tout dicter et ce n’est que si un jour, votre fils ou votre fille commence à prendre conscience d’aptitudes physiques encourageantes, que vous pourrez peu à peu l’aider à se développer, à prendre de plus en plus au sérieux sa pratique sportive. Cela n’est même pas spécialement incompatible avec le fait de se consacrer à d’autres disciplines, d’endurance ou collectives. S’il vous est cher que votre enfant se construise de bonnes capacités physiques, car elles vont favoriser une meilleure santé, le vélo sera un excellent sport pour cela mais il y a d’autres activités complémentaires qui, parfois, se prêtent mieux à la période de l’année. Il n’y a pas que le vélo dans la vie !

Le conseil de Marion Rousse

“Dans une carrière professionnelle hypothétique, la fraîcheur mentale et physique sont des paramètres vraiment importants. N’allez donc pas mettre de pression excessive à votre enfant, même si vous pensez qu’il peut “percer” dans ce sport. Cela ne sera le cas que s’il est épanoui, heureux, et trouve dans cette activité tout son équilibre. Un enfant, quand il est encore jeune, ne va pas forcément comprendre pourquoi il faut s’entraîner dur. C’est une notion qui peut lui échapper. Allez-y progressivement, pour petit à petit l’éduquer à ces notions.”